Voila maintenant plus de 10 ans que je rêve de me mettre au surf. Après un cours d'initiation pris à 14-15 ans et pendant lequel j'avais vraiment accroché à ce sport, je voulais continuer mais n'ai finalement jamais pris le temps de le faire.
Cette année j'ai dis stop, ça suffit, quoi qu'il arrive je m'inscris pour un stage.
A l'origine, je voulais descendre une semaine sur Biarritz, mais finalement mon budget a eu raison de ce projet, il a même failli avoir raison de ce stage tout court, puisque ce sont finalement mes parents qui me l'offrent pour mon anniversaire.
En m'inscrivant, je n'ai pas fait les choses à moitié, j'ai pris le stage plein temps, c'est à dire que je suis sur ma planche 2h le matin, et 2h l'après-midi, l'espace d'une demie seconde, je me suis dit que j'étais folle, mais l'instant d'après, je me suis aussi rappelée que je vivais à Besançon, donc que si je ne m'y mettais pas un grand coup, je ne m'y mettrais jamais.
Je n'ai pas dormi de la nuit, l’excitation, le stress, je l'ignore. J'étais à la fois pressée et effrayée. Arrivée là-bas, j'ai commencé par aller voir les vagues. Mauvaise idée, puisque là, je n'étais plus qu'effrayée, en fait, elles me semblaient monstrueuses.
Je me suis quand même inscrite - folle, je vous dis - et j'ai gentiment suivi le moniteur pour qu'il me donne ma combinaison et ma planche. Une fois sur le sable, il nous a expliqué comment prendre une vague allongés, et après un bref échauffement, nous a envoyés dans l'eau.
J'étais pleine de fierté, car je n'en ai raté aucune. Au bout de quelques vagues, le moniteur est venu me voir et m'a dit "bah maintenant, t'essayes de te lever, je te dis pas comment on fait, tu fais et je regarde comment ça te vient naturellement".
Visiblement ça ne me vient pas si mal naturellement, parce que la deuxième fois ou il m'a appelée pour m'expliquer deux trois trucs sur le sable, il m'a dit que je me levais avec la bonne technique quand je posais le genou, et que j'arrivais presque à me mettre debout en un temps, comme les vrais surfeurs, et tout ça sans aucune explication.
J'ai quand même eu le droit à une explication et des corrections. Ton regard ci, tes pieds ça, tes bras plus comme ci, ton poids plus à l'avant de la planche, aller tu retournes dans l'eau je regarde.
J'ai fait tout comme il a dit, enfin, essayé. Il était content je crois. Moi j'avais du mal à penser au regard, aux pieds, aux bras et à mon poids tout en même temps, et tout ça sans mourir noyée avec une planche plantée dans la tête. Sans compter que j'avais tellement de sel dans la bouche que j'aurais voulu vider la source de Volvic - c'est dommage, c'est trop bon la Volvic -.
Au milieu du cours de l'après-midi, il a même décidé que j'étais prête à sortir de la mousse et à aller surfer les vagues lisses. Moi je savais pas trop si j'étais contente ou pas, parce qu'en fait depuis le début je les voyais les vagues lisses, et franchement elles me faisaient flipper.
Le temps de la réflexion - je lui avais pas dit hein, que j'avais peur, je faisais ma fayote trop contente, tu penses bien - je l'ai regardé me faire des sculptures de vagues dans le sable pour m'expliquer la différence entre les gauches et les droites, comment on savait ou elle allait déferler, et l'endroit ou il fallait être pour prendre une vague lisse bien comme il faut, genre pour pas te faire aspirer par le mauvais endroit de la vague, tout ça. Il a du voir que j'avais peur, parce qu'il s'est amusé à en rajouter, genre "ah oui, si tu rames trop et que tu te relèves pas assez tôt, tu plantes l'avant de ta planche alors il faut trouver le bon moment". Très rassurant, merci.
Je les ai beaucoup regardé les vagues lisses, d'abord parce qu'elles déferlaient jamais au bon endroit pour que je puisse les prendre, mais aussi parce que comme ça je regardais comment faisaient les vrais surfeurs dessus.
Et puis je me suis lancée. J'ai même pas planté ma planche, et j'ai même pas eu peur - en fait une fois qu'on leur tourne le dos, ça va, c'est bête hein -. Et surtout, j'ai kiffé, vraiment, même si on utilise plus le mot kiffer depuis qu'on a dépassé l'an 2000.
Je crois que je vais devenir accro, en fait.